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AU
PLUS PRES
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Entretiens
avec Catherine Moreau
Editions
la passe du vent
ISBN
2-84562-000-4
Date de parution : Septembre 1999
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EXTRAITS
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Corps
- Extraits
On
a déjà parlé de l'importance que revêt
pour vous une certaine matérialité de l'écriture.
A tel point que le corps, qui était, sous diverses formes,
déjà présent dans votre oeuvre, l'est encore
plus.
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Cela
vient d'une prise de conscience de plus en plus aigüe de son
propre corps. L'idée d'avoir un corps, avec tout ce que ça
suppose de lourdeurs et d'ennuis... mais surtout de lourdeur je crois,
le fait d'être de plus en plus collé au sol. Ca vient
avec l'âge. Plus je vieillis et plus je prends conscience de
mon corps, mais pas de la manière la plus agréable.
Quand j'avais vingt ou trente ans, je n'avais pas de rapport particulier
avec lui, il ne m'embêtait pas, il faisait ce que je voulais.
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Et pourtant,
il était déjà dans votre écriture, à
travers la douleur, le sexe... |
C'était
plus inconscient ; maintenant, c'est beaucoup plus conscient. |
Depuis
les premiers livres, vos personnages sont excessivement marqués
par des douleurs, des afflictions, des handicaps divers. |
Là,
c'est encore au niveau du symbole. C'est le premier degré, à
savoir qu'on souffre, qu'on paie à chaque fois pour tout ce que
l'on fait. Donc mes personnages ont toujours mal quelque part. Mais
c'est en même temps prendre conscience de la présence du
corps qui s'exprime plus par la douleur que par le plaisir. La matérialité
du corps, je la ressens aujourd'hui clairement par ce biais-là.
Auparavant, et à travers le plaisir, c'était quelque chose
de moins définissable, de plus diffus. |
Suite
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