AU PLUS PRES

AU PLUS PRES : PHILIPPE DJIAN / CATHERINE MOREAU

AU PLUS PRES
Entretiens avec Catherine Moreau

Editions
la passe du vent

ISBN
2-84562-000-4

Date de parution : Septembre 1999
EXTRAITS

Corps - Extraits

On a déjà parlé de l'importance que revêt pour vous une certaine matérialité de l'écriture. A tel point que le corps, qui était, sous diverses formes, déjà présent dans votre oeuvre, l'est encore plus.

Cela vient d'une prise de conscience de plus en plus aigüe de son propre corps. L'idée d'avoir un corps, avec tout ce que ça suppose de lourdeurs et d'ennuis... mais surtout de lourdeur je crois, le fait d'être de plus en plus collé au sol. Ca vient avec l'âge. Plus je vieillis et plus je prends conscience de mon corps, mais pas de la manière la plus agréable. Quand j'avais vingt ou trente ans, je n'avais pas de rapport particulier avec lui, il ne m'embêtait pas, il faisait ce que je voulais.


Et pourtant, il était déjà dans votre écriture, à travers la douleur, le sexe...
C'était plus inconscient ; maintenant, c'est beaucoup plus conscient.

Depuis les premiers livres, vos personnages sont excessivement marqués par des douleurs, des afflictions, des handicaps divers.
Là, c'est encore au niveau du symbole. C'est le premier degré, à savoir qu'on souffre, qu'on paie à chaque fois pour tout ce que l'on fait. Donc mes personnages ont toujours mal quelque part. Mais c'est en même temps prendre conscience de la présence du corps qui s'exprime plus par la douleur que par le plaisir. La matérialité du corps, je la ressens aujourd'hui clairement par ce biais-là. Auparavant, et à travers le plaisir, c'était quelque chose de moins définissable, de plus diffus.
 

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