VERS
CHEZ LES BLANCS
Je
pense qu'on peut maintenant pas maintenant passer à la
fin de vos livres.
Il
paraît que c'est mon point faible. Il paraît que je
ne sais pas terminer un livre. Cela dit, je viens de terminer
Vers chez les blancs et j'espère avoir franchi l'obstacle.
Quelle
est l'origine de ce titre bizarre, Vers chez les blancs ?
Une
sorte de route, un soir, au milieu d'une tempête de neige.
Mais rien de grave.
Après
tout ce que nous avons appris de vous, il va être intéressant
de découvrir votre dernier roman. Peut-on en parler maintenant
? Comment voyez-vous ce livre par rapport aux précédents
?
Plus
ouvert sur l'extérieur. Sur le monde, sur les relations
avec les autres.
C'est-à-dire
?
Assassins
se situait dans un lieu clos, Criminels dans un univers mental
clos et Sainte-Bob en était le point d'orgue. A la fin
de la trilogie, le narrateur s'en allait et sortait du cadre.
Je l'ai suivi, par curiosité. Et j'ai commencé l'écriture
de Vers chez les blancs avec l'impression de revenir d'un pays
lointain. Le narrateur est un écrivain. Il se porte bien
mais la moitié de son cerveau ne fonctionne plus. C'est
dans cette partie inutilisable que vivent sa femme et ses enfants
disparus dans un accident d'avion.
Et
de quelle manière la pornographie entre-t-elle dans votre
livre ?
Le
narrateur n'a pas eu de rapports sexuels depuis deux ans. Mais
pour lui, sa femme est toujours vivante. Il s'arrange donc pour
que ce soit elle qui le pousse à avoir des rapports avec
d'autres femmes. Comme elle est cinéaste, elle lui propose
de tourner un film porno. De son coté, il pense ainsi ne
pas "tromper" sa femme. Il ne mettra dans ces relations
aucun sentiment.