JE SUIS UN ECRIVAIN CLASSIQUE

Le cinéma et la chanson

Vous travaillez à des scénarios ? 

Pour deux films. Mais on ne sait jamais jusqu'où iront les projets de cinéma. Je suis dessus depuis six mois. 

 Les adaptations de certains de vos romans ne vous ont pas satisfait... 

Je ne peux pas mettre dans le même sac "Bleu comme l'enfer" et "37.2". Le premier est un ratage total. Ils n'ont pas compris que les dialogues écrits ne sont pas faits pour être dits mais lus sinon je les aurais écrits autrement. C'était ridicule. Par contre, Beineix a fait un gros travail. Il a vampirisé l'histoire pour en faire la sienne. Le succès du film est vraiment le sien. 

 Et cette fois, vous allez vous impliquer ? 

Plutôt sur l'une des réalisations au moins. Parce qu'elle est le fruit d'une rencontre. Après la trilogie, je n'avais pas envie de sortir un livre tout de suite. Je fais partie des quelques écrivains qui arrivent à vivre de la littérature... avec l'obligation de sortir un livre régulièrement. Je veux essayer de briser un peu ça. Au début quand on me parlait cinéma, je n'avais pas envie de participer à cette énorme entreprise où il faut bouger des tas de gens, contrôler des tas d'égos. En plus, je suis plus quelqu'un du signe que de l'image. La collaboration avec Stephan Eicher constituait un point de départ. J'ai accepté que le travail fini ne soit pas simplement dépendant de moi. 

 Ces réalisateurs attendent de vous des atmosphères comme celles qui ont fait votre réputation en littérature... 

Je pense qu'ils cherchent une inspiration autre que celle du monde traditionnel du cinéma. C'est drôle, par exemple, de voir que des scènes qui fonctionnent d'un point de vue littéraire, tombent à plat traduites en images. Je suis obligé de travailler avec un regard différent. Au début, je l'ai vécu comme des vacances. Il s'agit, en fait, de vacances douloureuses. Je veux aller jusqu'au bout de cette expérience. On peut mettre au panier 50 pages. Avant, je n'avais jamais jeté une feuille. 

 Et Stephan Eicher ?  

Une rencontre, également, à l'occasion d'une émission avec Antoine De Caunes... 

 D'autres chanteurs vous ont sollicité ? 

Un paquet. Je n'ai pas envie d'avoir cette casquette de parolier. Si, demain, je passe à quelqu'un d autre, je ferai peut-être des trucs mauvais. J'ai eu de très bons rapports avec Bashung. On a un peu essayé de travailler ensemble pour son dernier album mais je n'avais pas le temps nécessaire. Ce qu'il chante est parfait. Je ne vois pas ce que je pouvais apporter. Au moins, j'ai rencontré quelqu'un de bien, d'intéressant. J'aime ses disques. Je ne peux pas m'amuser à lui écrire "on m'a vu dans Vercors, sauter à l'élast:que". D'autres le font vraiment bien. 

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