ENTRE NOUS SOIT DIT

 
Le succès n'est pas quelque chose qui vous fait peur ? 
Non. C'est une espèce de jeu où l'on est censé s'amuser et que l'on ne doit surtout pas prendre au sérieux. (…) Et puis c'est un succès très relatif. (…) Le succès ne me fait pas peur parce que je ne m'en sers pas. Je ne cherche pas à le mettre à profit. Je crois avoir une assez juste opinion de moi, de ce que je suis capable de faire. Je n'ai pas besoin que l'on me tende un miroir et surtout pas de ce genre-là. 

Alors, comme ça, vous estimez être un écrivain original ? 

Bien sûr ! N'importe quel artiste est original ! Ca ne veut pas dire qu'il soit bon. (…) Lorsque j'ai commencé à écrire des livres, je ne m'intéressais plus à ce qui se publiait en France. (…) A cette époque, la production américaine m'apportait tout ce que je désirais : la liberté, l'invention, l'émotion, le souffle. Et puis ces auteurs me parlaient de choses qui avaient un sens, qui m'aidaient à vivre, à comprendre ce qui se passait autour de moi. (…) Seulement, j'ai été publié en France. Et là, je me suis trouvé isolé. On n'est pas écrivain, ici, comme on l'est de l'autre coté de l'océan. 

La critique littéraire, celle qui vous refuse aujourd'hui toute légitimité d'écrivain, aura eu raison de vous, ou raison contre vous ? 

Oh ! Je ne savais pas qu'une partie de la critique littéraire me refusait toute légitimité d'écrivain ! Quelle horreur ! (…) J'ai donc peut-être toutes mes chances. Mais cela n'a pas une grande importance.
 

PAGE SUIVANTE

SOMMAIRE - SOMMAIRE DOCUMENTS