Par
Alexie Lorca Bref, tous des criminels. Car si seuls deux d'entre eux sont de véritables assassins, les autres le sont aussi... de leur propre vie. Chacun parle pour parler, étrangement conscient que personne ne l'entend. Il faudrait avoir le courage de se taire et de vivre enfin. Mais en est-il encore temps? Ecrivain de plus en plus musical (il écrit des chansons pour Stéphane Eicher), Djian impose une tessiture de départ et s'y tient. Ainsi les gestes les plus anecdotiques et les actes les plus sordides sont-ils traités sur une même gamme. Aucun événement n'est surjoué. Seul le rythme des mots permet à la tension de croître et de décroître. Tour à tour désabusés, amers puis un rien cyniques, les protagonistes finissent par atteindre une certaine sérénité. Peut-être même parviendront-ils un jour à déjeuner en paix... |