SOTOS

26 avril 1995

PHILIPPE DJIAN

SOTOS

On a beaucoup dit que l'écriture de Philippe Djian s'était, avec le temps, quelque peu apaisée, et un débat dont la conclusion reste à venir s'est engagé entre partisans du Djian de la première époque et les autres. Une chose est certaine, et tout le monde peut s'accorder sur ce point: il a gardé la même sensibilité écorchée qui lui fait mettre en scène des personnages dont les blessures sont à vif et touchent ceux qui veulent bien entrer dans son univers.

" Sotos ", sur le rythme effréné d'une corrida qui se déroule surtout à l'intérieur même des êtres agités par les passions les plus contradictoires, mêle le passé, le présent et les aspirations vers le futur en une série de rencontres qui pourraient n'être que des frôlements mondains et qui prennent pourtant ici une dimension tragique. Sur fond de décor espagnol, avec en arrière-plan le bruit des Sotos, de petits animaux qui crient la nuit entre le bois et l'écorce, le malaise s'installe et persiste. (P.My.) - Folio, n° 2798, 495 pp., 238 F.

SOMMAIRE - SOMMAIRE DOCUMENTS